Pardon 2002

Présentation du pardonneur 2002 Enregistrer au format PDF Voir la version PDF

Article de la revue Hopala !
Samedi 3 août 2024 — Dernier ajout dimanche 4 août 2024

Le P. Roger Perez est présenté par Gérard Prémel, alors directeur de la revue Hopala !.

Roger Perez. prêtre du diocèse de Rennes, est aumônier des gens du voyage pour l’agglomération rennaise. Il est né à Oran en 1934 de parents origine espagnole (son père était militant syndicaliste - délégué CGT de son usine). Destiné à devenir prêtre ouvrier, il passe un CAP de serrurerie avant d’entrer au séminaire d’0ran. Ordonné en 1963, peu après la proclamation de l’indépendance (et un an après la mort de Massignon), il décide de rester en Algérie. Après un séjour de deux ans au Liban. où il étudie l’arabe (exégèse du Coran et théologie musulmane), il est nommé curé de Tiaret, où il crée une université populaire. L’évolution du contexte algérien l’amène, compte tenu de son engagement, à rentrer en France en 1979. Nommé dans la ZUP sud de Rennes, il a en charge la pastorale des migrants, donne des cours d’arabe aux enfants d’immigrés, puis aux adultes. Il travaille avec les élus rennais et les représentants de la communauté musulmane au projet de construction d’une mosquée ; il est l’un des artisans des rencontres locales sur l’histoire des religions.

Pour lui, tout croyant qui a gardé une relation primordiale avec le texte fondateur de sa religion est davantage frère de tout homme de bonne volonté, quelles que soient ses croyances et convictions. C’est à partir d’une rencontre avec Michel Disez. maire du Vieux-Marché, qu`il participe aux Rencontres islamo-chrétiennes des Sept Saints dormants.

Roger Perez, grand connaisseur de l’œuvre de Massignon, contribue à ce numéro du cinquantième anniversaire en nous donnant son homélie du 27 juillet 2002. Le lendemain, il avait développé l’idée selon laquelle : « L’universalisme ne découle pas de l’unique, mais vient de tous ces singuliers qui deviennent sur le chantier du monde un pluriel laissant voir la source commune. C ’est ce rapport au particulier pour plus d ’humanité vécue ensemble qui devient l’espace de l’universel, du dialogue possible entre les hommes de bonne volonté ». lIl rappelait alors que, face aux périodes de crise, quand cette bonne volonté est mise à mal, Massignon avait eu l’intuition de la baladyya : « On comprend l’autre en se substituant mentalement à l’autre. en entrant dans la composition du lieu de l’autre, en reflétant en soi la structure mentale, le système de la pensée de l’autre. Cette substitution, qui est une sortie hors de soi, n ’est pas exemple de souffrance, car elle est aussi et avant tout une surgie de Dieu en nous ». disait-il, et il avait ajouté : « Devenir l’hôte de ceux qui sont en souffrance d’humanité n’est jamais facile. Le vivre ensemble nous transporte sur les lieux de fractures humaines. Partout où l ’homme est brisé, humilié, écrasé, rejeté, crucifié, tué, se rencontrer solidaires, à cause de cette humanité qui est “une" au nom de notre foi qui est "singulière". Quand Dieu offre l’hospitalité, nous dit une même parole, et nous entendons chacun dans notre langue qu’il est bon d ’habiter ensemble la même maison de fraternité. […] Et si toute l’Europe devenait une immense Andalousie, espace ou tous les hommes de bonne volonté. juifs, chrétiens, musulmans et incroyants sont citoyens du monde… »

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