Gwerz des Sept Saints en la paroisse de Plouaret Enregistrer au format PDF Voir la version PDF

Lundi 20 août 2018 — Dernier ajout lundi 27 septembre 2021
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Voir aussi Gwerz ar Seizh Sant en Parous Plouared

Traduction française de la Gwerz esquissée avec Mlle Geneviève Massignon, en suivant le plus littéralement le rythme syntactique,- en nous guidant sur la traduction française ms. établie par le Recteur Yves Bonniec (mort le 5 novembre 1956) pour Mme Yvonne Chauffin).

Gwerz ar Seizh Sant
  1. Assistants catholiques ici présents,
    approchez tous, pour écouter ;
    un cantique spirituel nouvellement composé
    le sujet est digne de votre attention
    si vous y êtes attentifs, il apportera la joie dans vos cœurs.
  2. Mais, avant de poursuivre, adressez tous avec moi
    En, vos cœurs, et vos prières vers [1] le ciel
    et je vous assure que vous verrez alors une chose sûre et certaine
    je vous parle d’un ouvrage qui n’a pas été fait de main d’homme.
  3. Dans l’évêché de Tréguier, dans la paroisse de Plouaret
    L’Esprit Saint a élevé une Chapelle sans chaux,
    sans argile, ni maçon, ni couvreur, ni charpentier
    celui qui vient la voir, verra que c’est la vérité.
  4. La Chapelle n’est formée que de six pierres
    quatre rochers servent de murailles
    deux autres de toiture : qui ne comprendrait
    Que seul le Dieu tout-puissant [2] a pu la bâtir ?
  5. Vous me demanderez peut-être :
    quand et comment elle fut bâtie ;
    et moi je réponds : que je crois que quand fut créé le monde,
    le ciel, la mer, la terre, elle fut aussi bâtie.
  6. En cette Chapelle, Chrétiens, sont priés les Sept Saints.
    C’étaient sept frères de qualité, gens sages, hommes sensés
    Sept serviteurs de Dieu quand ils étaient sur terre
    sept défenseurs pour nous maintenant qu’ils sont dans la gloire.
  7. Votre Image aussi y est, Mère de miséricorde
    au milieu des Sept Saints ; soyons sous votre aide
    quand nous venons aux Sept Frères pour qu’ils prient pour nous
    que d’abord nous soit accordé de ton fils Jésus le pardon.
  8. Je crois, ô chrétiens, que vous aurez soin
    d’honorer en ce lieu Marie et les Sept Saints
    en voyant la chapelle qui a été faite
    sans chaux, sans argile, sans marteau, ni secours d’aucun homme.
  9. Pour suivre leur exemple, et comprendre
    combien Dieu exauce ses serviteurs
    ceux-ci Lui demandèrent de souffrir pour Sa gloire _les peines que Vous voulûtes leur envoyer sur terre.
  10. Le premier des Sept Saints était Maximian [3],
    le second Marc et le 3e Martinian
    le 4e St Denes, St Yan le 5e
    et 6e Serafion, Constantin le 7e.
  11. Autrefois il y avait un homme cruel,
    Décius il était nommé
    Empereur le plus féroce et le plus méchant qu’on pût trouver
    Fit une persécution martyrisant tous les chrétiens
    qui refusèrent d’abandonner leur foi et leur croyance.
  12. Dans une ville appelée Éphèse
    étaient alors les Sept Frères ;
    au temps où était à Rome Décius, l’Empereur
    il leur manda des ambassadeurs
    pour chercher à leur faire renier leur foi et leur loi.
  13. Les Sept frères ont dit net aux ambassadeurs
    qu’ils ne renieraient ni leur foi ni leur loi
    condition, mieux valait cent fois abandonner leurs charges
    que d’être traîtres et d’abandonner leur croyance.
  14. Le tyran pensait dompter leur constante
    il leur fit enlever leurs fortunes [4] et charges [5]
    Il leur fit savoir qu’ils seraient punis si fidèles à Jésus recompanso [6]
    mais que si ils le reniaient, ils seraient honorés.
  15. En vain on leur enleva leurs charges et le reste
    et les força à mendier leur pain
    ils se vouèrent à être sept martyrs plutôt
    que de désavouer Jésus en croix crucifié.
  16. Lorsque l’homme cruel eut échoué
    à les mater par ses ambassadeurs
    se mit en grande colère, il voulut venir à eux
    les chercher et les châtier par le fer et par le feu.
  17. Hélas. Il les découvrit cachés dans une Caverne
    et, au lieu de leur rompre les os
    il donna l’ordre de maçonner la Caverne sur eux
    comme s’ils avaient été des morts, eux qui étaient pleins de vie.
  18. Comment, homme tyran infernal, porter la pire sentence
    vous ordonnez une chose si cruelle pour la Sagesse
    vous enterrez (vivants) sept frères de qualité
    qui avaient mené toujours une vie sans aucun vice.
  19. Au moins, s’il fallait qu’ils meurent
    vous auriez pu leur donner une mort légère, homme pervers et féroce
    mieux vaudrait mourir sur la roue ou lié à la potence
    ou rôti à feu de charbon comme St Laurent.
  20. Mais perdre toute lumière, être enterré vivant
    mourir en toute détresse, par la faim et la soif
    qui sont un martyre aussi horrible et aussi grand
    que l’enfer ou le pire purgatoire.
  21. Assistants catholiques, n’êtes-vous pas vous-mêmes attendris
    en voyant sept créatures en vie, enterrées
    ils ont été en pleine santé et pleine jeunesse
    enterrés dans une caverne et non dans une église.
  22. Hélas tout est achevé pour eux, laissons-les
    puisque nous ne saurions les aider. Ô Vous, Père Éternel
    recevez leurs âmes à jamais dans votre Gloire
    puisqu’à cause de Votre loi, ils se sont laissés « plantés » vivants dans la terre.
  23. Ô Dieu tout-Puissant, Vous avez gardé autrefois
    le prophète renommé, Jonas, dans le corps d’un animal
    un poisson appelé la Baleine l’avala dans la vaste mer
    et dans la ville de Ninive, après trois jours, le rendit.
  24. Vous avez protégé Daniel au milieu des lions
    Vous avez donné aux Trois Enfants de chanter dans le four ardent
    Et maintenant Vous mettez les Sept Frères dans une Caverne
    Pour y mourir en pleine santé par ordre de Décius.
  25. Dix-sept et huit fois vingt ans [7] ils sont restés dans ce lieu
    jusqu’à ce qu’on descelle la Caverne de sur eux
    les quelques-uns qui avaient entendu dire qu’on les avait mis là
    les croyaient morts, depuis longtemps réduits en poussière.
  26. Dieu le tout-puissant, Lequel ne laisse pas
    les travaux fait pour Lui sans salaire
    envoya le sommeil dans la Caverne aux Sept Saints
    et les garda pendant ce temps des peines et tourments.
  27. Car lorsque les Sept Saints furent dans la Caverne enterrés
    par la puissance de Dieu ils commencèrent à dormir
    dix-sept et huit fois vingt ans ils furent, sans s’éveiller
    et quand s’ouvrit la Caverne, on les y retrouva.
  28. À peine furent-ils découverts, partout se répandit la nouvelle
    et elle mit dans l’admiration un grand nombre de gens
    cela n’était pas sans raison, car, je crois, jamais
    on n’avait encore ouï parler d’un miracle aussi grand.
  29. Quand fut entendu le miracle, et que la nouvelle fut répandue
    tous les gens d’Éphèse vinrent pour le voir
    tous s’agenouillèrent là, et pleins de grâce
    ils rendirent louange au saint Nom de Dieu.
  30. Par le témoignage d’une plaque de cuivre, trouvée là près d’eux
    où étaient écrits leurs noms et leur vie
    Dieu a permis, pour Sa plus grande gloire
    de connaître combien de temps ils avaient été enfermés.
  31. Peu après, la mort est survenue par les Sept Saints
    leurs âmes aux cieux d’un coup furent portées
    S’ils n’ont eu en ce monde qu’à souffrir peine et chagrin
    au moins dans l’autre monde, ils ont trouvé la joie.
  32. Combien nous sommes heureux, nous, Bretons,
    qu’il y ait un si grand trésor dans la paroisse de Plouaret
    rendons grâces à la Trinité, Père, Fils, Esprit Saint
    d’avoir élevé aux Sept Saints dans notre pays une chapelle.
  33. Outre la jolie petite chapelle, il y a encore, près d’elle
    une belle Fontaine des Sept Saints, et elle a sept sources
    sept ruisselets par lesquels Dieu donne des grâces
    et Il continue à faire en tout temps nombre de miracles.
  34. Cette eau-là a fortifié des dispos, et guéri quelques-uns
    calmé dans leurs peines quelques-uns qui étaient malades santifiant [8],
    Dieu a donné aux âmes de belles grâces
    et aux corps force et santé par l’intercession obtenue des Sept Saints.
  35. Une femme de Plouaret, la paroisse des Sept Saints,
    Katel David est son nom, est tombée d’un mal de saint
    du mal de St Loup elle est tombée si souvent
    et pensant qu’elle n’en pourrait pas plus être guérie qu’elle n’en mourrait.
  36. Après s’être longtemps ainsi mal portée
    elle a pensé aller jusqu’à la chapelle des Sept Saints
    ici elle a trouvé un remède pour sa maladie
    car depuis qu’elle a été là, plus jamais elle n’y est retombée .
  37. Pieres le Guillermic, du Vieux-Marché [9]
    desséché par une fièvre prise à son père
    lavé d’eau suivant son désir à la fontaine de la chapelle
    s’est retrouvé guéri, grâces aux Sept Saints.
  38. Encore Pieres Querivoal, de la paroisse de Pluzunet
    était par le mal de gorge aussi martyrisé
    une fois la nuit il était plus mal, il a pensé qu’il en mourrait quand il se fut voué aux Sept Saints, guéri il fut après.
  39. Des gens malades de toutes sortes de maux, impotents
    boiteux, estropiés ou aveugles
    sont allés jusqu’aux Sept Saints, se sont trouvés débarrassés de leurs douleurs
    une femme de Plouaret perdit la vue
    elle avait beau chercher des remèdes, elle ne guérissait pas.
  40. Elle y est allée avec son époux, en vraie dévotion
    pour prier les Sept Saints du fond de son cœur
    ses deux yeux elle a baignés dans l’eau de la Fontaine des Saints
    a trouvé la lumière comme avant.
  41. Il est défendu d’oublier aussi les bienfaits
    faits à Marie Allain, faits par les Sept Saints
    elle n’avait pas en ses deux seins de quoi nourrir
    la petite créature qu’elle avait mise au monde.
  42. Elle est allée avec pleine foi à la Chapelle des Sept Saints
    chercher de la nourriture pour donner aux innocents
    et par la grâce de Jésus et de sa mère la Vierge
    aussitôt ses deux seins sont devenus pleins de lait.
  43. Les deux fils de Jacques le Goffic de la paroisse de Trébeurden
    furent pendant neuf semaines très malades avec les fièvres
    Sept Saints ils furent voués, et dans le mÍme temps
    les fièvres les ont quittés et il sont redevenus sains.
  44. La fille de Julien le Piver, de Lannion
    était par une maladie affligée au cœur
    ne pouvait pas d’elle-même seulement bouger, ni marcher
    ses deux jambes étaient comme rendues mortes.
  45. Elle fut apportée aux Sept Saints par sa mère et son père
    pour faire sa prière et présenter son offrande
    fut allumé un cierge pour elle aux Sept Saints.
    et elle marcha jusqu’à la fontaine, toute heureuse et pleine d’entrain.
  46. Des miracles eurent lieu ici, à l’égard de toutes sortes de gens
    à tous pauvres et riches, bien plus, à des bÍtes muettes
    qui souffraient, plusieurs fois une force [10] est venue,
    depuis qu’elles ont été vouées aux Sept Saints.
  47. Écoutez ce qui arriva là, avec un homme insensé
    qui vint pour voler du blé à la Chapelle des Sept Saints
    quand il fut pour endosser sa charge, il lui resta attaché
    jusqu’à ce que vienne la procession de la paroisse pour le délivrer.
  48. Un grand nombre de miracles on pourrait citer ;
    on les dirait tous, si ce n’était fastidieux
    tous ceux que j’ai dits sont vrais, par ma foi et tous ceux qui ont été guéris en témoignent.
  49. Il n’est pas de lieu sur terre, quand on y vient prier
    où Dieu ne puisse agréer notre offrande
    Il est vrai, quand même, qu’Il a choisi des lieux
    au-dessus des autres lieux, pour y être honoré.
  50. Une chapelle avec six pierres, depuis très longtemps élevée
    Fontaine à sept sources, où beaucoup de miracles sont arrivés
    nous font voir clairement que les Sept Saints sont un endroit
    que Dieu a choisi pour nous donner des grâces.
  51. C’est pourquoi, s’il nous est désirable d’aller aux cieux
    tant que nous en avons le temps, recherchons-en donc les chemins
    recueillons une belle moisson, belle, des grâces de Dieu
    de peur d’en être hélas, à notre mort, dépouillés.
  52. Hantés sont les Sept Saints, chaque jour pendant la semaine
    par des gens venus de tous côtés, surtout pendant le lundi
    mais chaque année le dimanche après [la fête de] la Madeleine [11]
    il y a un pardon, indulgence à gagner pour les vrais chrétiens.
  53. Une indulgence, en ce monde, nous décharge de la peine
    due au purgatoire de passer à travers le feu
    mieux vaut une bonne œuvre faite durant notre vie
    que cent ans de flammes : pour purifier notre âme.
  54. Profitons tous de cette occasion
    à nous d’aller au pardon des Sept Saints, à nous de prier Dieu
    demandons-y de vivre en ce monde une vie sainte
    et méritons dans l’autre monde l’allégresse éternelle.

[1entreze

[2ol-buissant

[3Maximilian

[4armorioù

[5noblañs

[6 ?

[7=177

[8 ?

[9C’hoz-Varc’hat

[10une force bénéfique.

[11Ar Vadalen.

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